Au Nom de Dieu Le Tout-Clément, Le Tout-Miséricordieux 

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Le Cheikh Rahmatoullah Al Hindi – Que Dieu lui fasse miséricorde – dans son livre remaquable "Manifestation de la vérité"/ Edition IQRA), dit ceci :

« L'importance que les Chrétiens attribuent au titre de Fils de Dieu est purement imaginaire.
- d'abord parce que ce titre de fils de Dieu est contrebalancé par celui de Fils de l’homme et de fils de David, que Jésus lui-même s'est donné plus d'une fois; ensuite par ce que le mot fils ne peut, ici, être pris que dans une acceptation métaphorique.
Fils veut dire le produit de l'union de deux êtres; sens qu’il ne saurait avoir dans notre cas; c'est donc par pure métaphorique qu'on l’applique à Jésus.
- Ce nom est d'ailleurs donné à d’autres que Jésus, de même qu'on donne le nom de fils du Diable à des impies (Mathieu, chapitre 5, versets 9, 44-45): "Heureux ceux qui procurent la paix car ils seront appelés enfants de Dieu..... Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, ...afin que vous soyez enfants de votre Père qui est dans les cieux". Jésus appelle fils de Dieu ceux qui font le bien.
On lit dans la même Epître de Jean (3, v.9-10) : "Quiconque est de Dieu, ne fait point de péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher; parce qu’il est né de Dieu. C’est à ceci que l’on reconnaît les enfants de Dieu, et les enfants de diable; quiconque ne tait pas ce qui est juste, et n'aime pas son frère, n'est point de Dieu.[/b
On lit dans la même Epître (Epître de Jean 4, v.7): [b]"Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car la charité vient de Dieu, et quiconque aime les autres est né de Dieu, et il connaît Dieu".

Paul dit (Romains, 8, v. 14): Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.

Il ne faut pas oublier combien le langage figuré est familier aux auteurs de l'Ancien testament et du Nouveau Testament et combien fréquemment ces mots de père et de fils reviennent sous la plume des écrivains de la Bible.
Nous en rapporterons ici quelques exemples:
1) Luc dans la généalogie du Christ (chap.3, v. 389, dit qu'il est fils de Joseph, et qu'Adam est fils de Dieu: il ne prend pas ces deux mots au sens propre, mais il veut dire que Jésus et Adam, n'ayant pas de père, et qu’ils proviennent directement suite à une décision Divine.

2) On lit dans l'Exode (4, versets 22-23): "Ainsi parle l'Eternel: Israël est mon fils, mon aîné.... ". On voit qu'Israël n’est pas seulement appelé ici fils de Dieu, mais même son premier-né.

3) On lit dans les Psaumes (2,v. 7 et 89; v. 24-27) : « Tu es Mon fils, Je t’ai engendré aujourd’hui ». David ici est appelé fils aîné et engendré de Dieu et il invoque Dieu en l’appelant mon Père.


4) Samuel (II Samuel, chapitre 7, verset 14), ils ont écrit: "Dieu dit en parlant de Salomon: Je lui serai un père et il sera mon fils".

5) Jérémie (Jérémie, chapitre 31, verset 9), on fait dire à Dieu: "car je suis devenu un père pour Israël; et Ephraïm est mon premier-né".

Si ces sortes de titres impliquaient la divinité, Israël, David, Ephraïm et Salomon auraient plus de droit à la divinité que le Christ; ils sont appelés fils aînés ou premiers-nés et dans toutes les lois, et d'après tous les usages, les premiers-nés ont pas sur les puînés.
Si l'on prétextait que le Christ est appelé fils unique, nous répondrions que ce titre devrait être pris au figuré, puisque la bible déclare que Dieu a d'autre fils qu’on appelle premier-né ou engendré. Le mot unique, donc, doit être pris au figuré tout aussi bien que le mot fils.


On lit dans Jean (Evangile de Jean, chapitre 8, verset 23): "Et il leur dit: vous êtes d’ici bas, et moi je suis d'en haut; vous êtes de ce monde, et moi je ne suis pas de ce monde". Cela voudrait dire que le Christ est d'une essence supérieure incarnée dans un corps humain? Cette explication ne saura être acceptée: parce que le Christ, en parlant de ses disciples s’exprime d'une manière analogue (Jean, chapitre l5, verset 19):
"Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais je vous ai choisis dans le monde, c'est pour cela que le monde vous hait".

Le Christ dit ici que ses disciples ne sont pas du monde, et cela n'implique pas évidemment la divinité de leur nature, car dans ce cas nous aurions autant de Dieux qu'il y a d'Apôtres; ce passage de Jean, veut dire simplement, vous recherchez les choses du monde, et moi je ne cherche que la vie éternelle et la volonté de Dieu.
Ce sont des expressions qui se retrouvent dans toutes les bouches; on dit pour un homme consacré au service de Dieu qu'il n’est pas de ce monde.

On lit dans l'Evangile de Jean (14, versets 9-10): "celui qui m'a vu a vu mon Père. Comment donc dis-tu: Montre-moi le Père? Ne crois-tu pas que je suis en mon Père, et que mon Père est en moi? Les paroles que je vous dis ne sont pas de moi-même; mais le Père, qui demeure en moi, est celui qui fait les oeuvres que je fais". On, prétend que ces paroles sont une nouvelle preuve de l'unité de nature de Jésus et de Dieu. C’est encore là une induction bien peu fondée; en premier lieu, parce que d'après les Chrétiens eux mêmes, Dieu ne saurait être vu.
En effet, nous lisons dans l’Evangile de Jean, chapitre 1 , verset 18 et dans la 1ère Epître de Jean, chapitre 4, verset 12 : « Personne n’a jamais vu Dieu ». Egalement dans la 1ère Epître à Timothée, chapitre -, verset 16 : « Celui qui seul possède l’immortalité et qui habite une lumière inaccessible, Celui que nul homme n’a vu ni ne peut voir, et à Lui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle ! Amen.
Voici une preuve irréfutable à l’encontre de tous ceux qui prétendent mensongèrement avoir vu Dieu.

En second lieu, parce que l'explication qu’on voudrait donner à ce passage de Jean ne s'accorde pas avec le verset 20 du même chapitre (Evangile de Jean, chapitre 14, verset 20), où il est dit: "En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en vous".Nous avons déjà vu plus haut que le Christ parlant aux Apôtres leur a dit: "Je suis en vous et vous êtes en moi", et il est évident que ce qui est semblable à un autre est dans les mêmes conditions que lui.
On lit dans la 1ère Epître aux Corinthiens (chapitre 6, verset 19) :
"Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n’êtes point vous-mêmes".
Et dans la 2ème Epître aux Corinthiens (chapitre 6, verset 16): "car vous êtes le temple du Dieu vivant comme Dieu l'a dit : J'habiterai au milieu de vous, et j'y marcherai".
Et dans l’Epître aux Ephésiens (chapitre 4, verset 6): un seul Dieu et Père de tous, qui est au dessus de tous, et parmi tous, et en vous tous".
Si la présence de Dieu dans quelqu'un entraînerai la divinité de l'homme auquel il s'est communiqué, non seulement les Apôtres, mais tous les habitants de 'Ihessalonique et d'Ephèse seraient des Dieux. Le sens vrai de tous ces passages c'est que quand des êtres inférieurs, sont dans un état de rapport quelconque avec un supérieur, tel que d'être ses envoyés, ses disciples, et etc.…, les titres de louanges ou autres qui leur sont attribués ne sont que des expressions figurées qui se rapportent a l'être supérieur lui-même.
C’est dans ce sens que Jésus dit à ses disciples: "Celui qui vous recevra me recevra et celui qui me recevra, recevra mon Père qui m'a envoyé"(Mathieu, chapitre 10, verset 40) . C'est encore dans ce sens qu'il a dit: "Celui qui reçoit cet enfant en mon nom, me reçoit, et quiconque me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé" (Luc, chapitre 9, verset 48 , et qu'il a dit aux soixante dix disciples:
"Qui vous écoute m'écoute, et qui vous rejette me rejette; et qui me rejette, rejette Celui qui m'a envoyé" (Luc, chapitre 10, verset 16).

De même, dans notre vénérable Coran, on lit:
[Ceux qui te prêtent serment de fidélité, le prêtent à Dieu, la Main de Dieu est sur la leur]. (Coran, sourate La victoire, (n° 48), verset 10)

On lit dans Jean (chapitre 10, verset 30)
cette parole de Jésus: Moi et le Père, nous ne sommes qu’un".

Selon les Chrétiens cela s'appliquerait à l’unité de nature de Jésus et de Dieu. Cette interprétation est inacceptable, parce que les mêmes paroles se trouvent appliquées aux Apôtres: Jean (chap. 17, versets 21-23):
"Afin que tous ne soient qu’un, comme Toi, O mon Père, Tu es en moi et moi je suis en Toi; qu'eux aussi soient en Nous, afin que le monde croie que c'est Toi qui m'as envoyé. Je leur ai fait part de la gloire que Tu m’as donnée, afin qu'ils soient un, comme Nous sommes un. Je suis en eux et Tu es en moi, afin qu’ils soient perfectionnés dans l’unité".

Jésus ne parle de l’unité des Apôtres avec lui et entre eux que dans un sens figuré; de même il faut prendre au figuré l'unité qu'il dit exister entre lui et Dieu; il ne veut exprimer par là que la perfection morale et la soumission à la loi divine, dans laquelle les fidèles occupent des degrés diversement élevés, selon l'énergie et la pureté de leur âme.

Ce qui prouve que c'est bien là pour Jésus le sens du mot unité, c'est ce passage de la 1ère Epître de Jean (chapitre 1, versets 5-6) : "Or la doctrine que nous avons entendue de lui, et que nous vous annonçons c’est que Dieu est la lumière, et qu'il n'y a point en Lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec Lui et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous n’agissons pas selon la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, nous avons une communion mutuelle".
L'union avec Dieu signifie la soumission à la Volonté Divine. « Le fils (Jésus) lui-même sera soumis à Celui (Dieu) qui Lui a soumis toutes choses » (1ère Epître aux Corinthiens, chapitre 15, verset 28).

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